Sunu Biir - Nous dans nous

"Sunu Biir-Nous Dans Nous"* est une association de développement communautaire basée à Kaolack qui ambitionne de "réaliser de grandes choses qui font la différence" ce, pour redorer le blazon de la ville.

C'est aussi un cadre convivial d'ami(e)s qui ont partagé une histoire commune depuis leur enfance que les viscicitudes de la séparation inhérente à la dynamique du temps n'ont pas altérée.

Il est ouvert à toute personne sensible au devenir de la ville.

@Morten_Christensen-Flickr
@Morten_Christensen-Flickr

Partagées entre les erreurs d'urbanisme et l'absence de projets à caractère durable, Kaolack et sa région sont au cœur du malaise urbain sénégalais.

Entre un port qui n'a pas fonctionné depuis quatre décennies, une zone industrielle abandonnée et en souffrance, la ville reluisante d'hier a laissé place à une cité où toutes les formes d'anarchie coexistent. Dans ce contexte où l'économie urbaine est une utopie, difficile de parler de vision. Secouée par les inondations annuelles, Kaolack vit une transition bloquée et ne semble avoir qu'un seul avenir depuis la fin des années 1970 : celui de mourir tranquillement dans l'indifférence…

Nombre de villes sénégalaises cherchent encore à se tracer un avenir durable dans un océan en crise au niveau de l’architecture, de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme et du développement durable. Laissées à elles seules ou aux mains nues de maires dépourvus d’imagination et de moyens, les villes se meurent. Et parmi elles, Kaolack est un cas qui mérite un autre regard comme tant d’autres vieux villages devenus villes, par la grâce du colon.

« Une cité à réinventer. Non le terme n’est pas le plus approprié parce que la ville de Kaolack reste encore à inventer. Déconstruire, disent certains pour reconstruire. Le défi est quasiment impossible parce que cette même  ville n’en a pas les moyens. Elle n’a pas de ressources. Elle est encore loin d’être structurée autour d’une véritable stratégie économique.

D’ailleurs, pour les maires, que veut bien dire, économie urbaine ? Autre équation. Même plongé dans une région riche de son agriculture, de ses richesses halieutiques, de sa zone de carrefour, Kaolack n’arrête plus de mourir, minée par un cancer quasi incurable : à savoir le manque d’initiatives urbaines adaptées et durables. Mais là encore, le mot est sans doute faible. Et pourtant, c’est bien une région naturelle (le Sine et le Saloum) qui mérite un autre regard.

Depuis son port, le commerce, l’ouverture sur les pays de la sous région comme porte d’entrée ou de sortie vers la Guinée et la Guinée Bissau, le Mali et ailleurs le Burkina Faso,  jusqu’à toutes ses richesses liées au savoir faire des paysans du Saloum, Kaolack n’est pas ni ville ordinaire, ni un territoire sans intérêt. Avec le boom de l’arachide, il disposait d’un des ports intérieurs les plus anciens en Afrique, à l’image de ceux situés sur les rives du Congo du côté de Matadi, Mboma et Kisangani. Mais, après les indépendances, la région dans son ensemble a été oubliée des plans d’urbanisme.  Gossas a été définitivement abandonnée à elle-même. Fatick en a fait les frais, gardant les allures de gros village. Et Kaolack n’a pas fait mieux.

Aujourd’hui, la voirie régionale n’est pas au mieux. Le réseau routier  ne s’étend que sur 1 677 km. Une gageure quand on sait que nombre de villages autour de Kaolack, Kaffrine, Nioro, ne disposent pas de voie bitumée et restent encore avec les sentiers et travées de l’époque néolithique. Le réseau ferroviaire qui tourne autour de 150 km et même nantie des ports de Diorane et de Lyndiane qui servent au transport maritime, n’est pas un modèle. Kaolack et son arrière-pays sont encore au dessous du niveau de développement souhaitable.

Certains édifices étaient ceux de l’administration française ; d’autres de traitants sénégalais d’origine libano-syrienne. Alors que d’autres encore appartiennent à des inconnus.  Balayés par l’embrun marin venant du fleuve et de la mer, les murs sont pleins de fissures, et le bois pourri par l’humidité.

Triste fin ; quand on s’imagine que ces maisons de luxe de l’époque ont hébergé des gens nantis qui ont aidé à asseoir la réputation d’une ville charmante et pleine de vie. Mais, tout cela semble fini. La tristesse des cours, l’absence de vie, sont le signe que la ville est abandonnée depuis des lustres à ses élus et ses populations.  Le tout aggravé par l’absence de vision, le manque d’initiatives durables propices à la relance économique et encore. Coincée au sud et à l’ouest par le fleuve, au nord par les vasières (les tanns), Kaolack vit un autre malaise, celui de ne pas pouvoir s’agrandir.

Un découpage administratif au gré des ambitions politiques

L’ancienne région de Kaolack avait une superficie de 16 010 km2 dont le département de Kaffrine (y compris Koungheul) occupait 74% du territoire. Le nouveau découpage administratif séparant les zones de Kaolack et de Kaffrine en deux entités régionales, a rétréci la superficie de la nouvelle région de Kaolack, estimée aujourd’hui à 4 927 km2 contre 11 291 km2 pour celle de Kaffrine.

Au fil des ans, l’espace s’est retiré autour de Kaolack pour de simples ambitions politiciennes. Et, la région de Kaolack est devenue la troisième région la plus petite, derrière Diourbel et Dakar.

Le plus grave est que ni Fatick qui lui a été retirée depuis le 1er juillet 1984, ni Kaffrine qui vient d’être érigée en région n’en ont tiré profit. 30 ans après sa création, la région de Fatick, elle-même, n’est pas au mieux, comme du reste celle de Kolda, ou encore Kédougou ou Matam.

Echec des projets industriels, difficultés à relancer le port fluvial …

Toute une région économique dans la tourmente

Depuis l’entrée de la ville à Sibassor, les rares terrains disponibles susceptibles d’être mis en valeur sont dans un état d’abandon. Le sel repousse tout ici sans qu’on cherche à savoir comment dompter la nature en éloignant ses effets pervers par des programmes ambitieux d’urbanisme et de recherche. On ne peut rien contre le sort.

Côté urbanisme d’ensemble, la ville n’est pas au mieux. Pendant que le sort des vieilles routes du centre n’est pas enviable, dans les quartiers, les rues sablonneuses, malgré le tracé droit bien ordonné, sont un autre symbole du refus de décollage de Kaolack. Quand on y ajoute les saletés, le mauvais assainissement, allez chercher dans le puzzle où cette ville pourrait offrir aujourd’hui un semblant d’avenir. Le malaise est encore plus profond quand on aborde l’économie. Capitale du bassin arachidier, l’usine de Lyndiane a perdu sa place de pôle d’attraction de l’économie arachidière avec les tergiversations nées des incohérences des politiques successives d’industrialisation au niveau national.

Tout le monde souhaite que la capitale du Saloum (Kaolack) retrouve son rayonnement d’antan. Et nous avons l’ambition de faire de sorte que Kaolack, ville carrefour, terre d’agriculture et ville de passage des marchandises en direction de la Gambie, de la Guinée, de la Guinée-Bissau et du Mali retrouve ses principales vocations qu’elle n’aurait dû jamais perdre.»

Le compte à rebours a déjà bien été entamé.

Un autre regard nécessaire

SUNU BIIR NOUS DANS NOUS  ambitionne de relever le défi

Nous allons nous battre pour donner à Kaolack un autre destin que celui de la pauvreté et du renoncement.

Le changement que chacun d’entre nous appelle de ses vœux passe par les responsabilités que chaque kaolackois est prêt à prendre dans cette nouvelle approche des actions proposées par notre association.

Privilégions le pouvoir d’agir. Ayons enfin le courage d’encourager des kaolackois capables de s’engager par rapport à ce qu’ils peuvent apporter à la ville.

"Notre action dépend de notre mémoire du passé, de l'analyse du présent et de l'anticipation du future"

 

François Diagne

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